Vie au Gîte

Papillon Vert 2Le Partage de tout et de rien…

Petite ruelle étroite où le vent passe par ondes inattendues, apportant fraîcheur sur les tempes luisantes de transpiration des pèlerins nouvellement arrivés. Une pancarte en bois se balance affablement au-dessus du 51. Sonnez ou tapez pas trop fort avec le marteau. Ding dong. Si vous êtes aux heures d’acceuil, qui sont de 15h à 18h, quelqu’un sera là pour vous ouvrir…. vous y êtes !

Vous avez de la chance, il n’y a pas de queue ce jour-là, vous pouvez poser vos sacs tranquillement et profiter du frais de la pièce d’accueil. L’hôtesse vous gratifie d’un grand sourire joyeux (il fait beau, les oiseaux gazouillent), ou  vous salue de façon zen (elle manque de sommeil), ou encore vous prend dans ses bras car elle n’arrive pas à cacher que c’est une hippie moderne, et là c’est à vous de voir comment traiter la chose.

towel

S’il fait très très chaud, elle sort habituellement des gants fraîcheur, son invention sortie d’une aventure asiatique. C’est très simple, ils viennent du frigo, vous jetez ça sur votre gribouille écumante et vous marmonnez « Raaahhhh » de bonheur. Vous pouvez aussi vous en frotter le cou, mais si possible évitez les aisselles.

L’hôtesse vous explique le rite initiatique pour obtenir l’adoption plénière du Papillon Vert : les chaussures qui en général embaument assez pour convaincre un putois d’un suspect lien de parenté se retirent et se déposent à l’entrée. Pas sous les escaliers sinon l’odeur monte dans la cuisine et vous direz que la quiche du soir est rance. Il y a une sélection colorée de Crocs (les sandales d’été, vous savez)  à votre disposition, elles sont désinfectées TOUS les jours (pschiit pschiit d’eau au savon noir et huiles essentielles + frottage vigoureux). Si vous avez les vôtres, félicitations, et si vous préférez être en chaussettes ou pieds-nus, chouette planète !

Les sacs RESTENT en bas aussi, comme dans beaucoup de gîtes consciencieux. SI vous voulez savoir pourquoi on vous embête comme ça, cliquez ici les bleus (article futur) ! Des cageots en plastiques sont à portée « de la mano » (l’hôte en juin parle espagnol, mais pas l’hôtesse, sa maman) pour monter l’essentiel. L’Essentiel c’est quoi me direz-vous ? Hmm… Il est trop tôt pour parler de sujet aussi philosophique, vous répondrai-je, attendez l’heure de l’apéro !

Si l’hôte est « as busy as a bee »  (l’hôte parle anglais) vous pouvez en profiter pour chiper une boisson dans le frigo (après tout, il n’avait qu’à être là !) et vous  installer sur un banc dans la ruelle du Tapis Vert. Les voisins adorent le côté pittoresque, le pèlerin une bière à la main, les chaussures fumantes, étalé sur le plancher des vaches, ou alors qui étend son linge dans la rue (!!) comme s’il se croyait à l’époque médiévale ou chez mémé. Des touristes classiques passent souvent pour être pris en photo devant ces vestiges d’un autre monde…

Photo par Eden Chalumeau. Retrouvez-nous à papillonvert.fr

Heureusement pour ceux qui veulent accéder à leur suite au plus vite, un panneau présente succinctement les étapes à suivre et les chambres de chacun, allez, ouste, montez vite vous laver, les gueux !

L’hôtesse est sans doute dans la cuisine à répondre sur ses trois téléphones à la fois ou à essayer de décoller la pâte à pizza du plafond.

Au premier étage vous vous retrouverez dans une charmante cuisine de lilliputien avec une table et des chaises. Asseyez-vous svp. Il y a aussi un fauteuil qui se rabaisse, très tentant. Il est pour la personne qui est la plus fatiguée, celui ou celle qui pousse le plus gros soupir pourra s’y vautrer, sauf s’il transpire trop abondamment du dos.

teatimeL’hôtesse, toujours souriante, prépare des sirops. Au choix, menthe, grenadine, citron, orgeat ou antésite. Les jours où le climat n’est pas des plus cléments (tornade, bourrasques etc) il faut se réchauffer; laissez-vous tenter par une tisane de thym, romarin, menthe fraîche, avec une cuillère de miel du pays. C’est gratuit, mais si vous mettez la main à la poche, il y a aussi un choix de boissons comme à la plage.

Pendant que vous vous plaindrez de vos tendinites, ampoules, mal de dos et des fois où les panneaux vous ont volontairement fourvoyés, l’hôtesse très habituée acquiesce en vous donnant toujours raison, tout en tamponnant vos crédentials. Son tampon, au passage, fait partie du Top 5 du Chemin et lorgne la première place pour le prochain concours. En effet, il est en partie manuscrit et peint à l’acrylique. Pour les grognons, par contre, il sera monochrome ou frappé à l’envers, suivant l’usage secret des gérants de gîte (cette info est exclusive, merci de ne pas cafter…).

Dbeing-broke_resizeès que vous sentez le besoin de vous recomposer (ie faire la sieste), sortez votre chéquier ou vos dollars. Pas de chèque-vacances, ni CB, ni ticket resto, ni billet de tombola accepté, on est encore à l’âge de pierre ici, vous n’avez pas vu  le tas de silex et la mâchoire de brontosaure au rez de chaussée ? C’est mieux de régler maintenant, comme ça c’est fait. En fin de soirée l’hôtesse ne sait plus compter, elle risque de maladroitement vous faire payer deux fois votre nuitée !

Allez, c’est vraiment l’heure d’aller se doucher et de prendre du repos, à toute à l’heure pour de nouvelles aventures !

后会有期  drapeau chinois(Oui,l’hôte parle chinois, ça sert… deux fois dans l’année…)

Dodo au Papillon Vert

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