Brenda, une pélerine anglaise, nous a dit au cours du repas :
« Je suis venu en France pour apprendre la cuisine auprès d’un grand chef et pour chanter avec ma chorale. Il fallait que j’élimine toutes les bonnes choses que je mangeais, j’ai donc décidée de faire Saint Jacques ! »
Voici son interprétation a cappella du Canadien errant :
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Le même jour de son arrivée, nous avions André, un québecois, qui nous dit :
« J’ai fait le chemin classique il y a dix ans, et depuis, tous les ans, je le refais par ses variantes. Cette année, j’ai décidé de refaire le chemin classique mais en changeant mes étapes, car c’est un peu comme une date anniversaire. Les autres pèlerins ne comprennent pas toujours et me taquinent :
– Tu cherches le bout, et après 10 ans tu n’as pas encore trouvé ! »
Ce jour-là, nous avions aussi Gaëlle, une jeune pèlerine pleine d’entrain qui a bien aimé le site et est venu par curiosité, et son amie de route Maïté.
L’arrivée de Maïté a été assez spéciale. Nous étions 6 a discuter dans la salle d’accueil autour de verres de sirop. Elle est arrivée devant le gîte, n’a pas sonnée, a ouvert la porte comme si elle était une habituée, a dit un mot sur la chaleur dehors, s’est assise en face de moi avec un sourire entendu comme si on était de connivence, et a commencé à parler de tout et de rien comme si c’était ma grand-mère de retour du marché.
Je lui ai demandé, surpris, comment elle savait que c’était moi l’hôte, et si on s’était déjà rencontré auparavant et si j’étais pas devenu gâteux.
– Beh non, tu en avais l’air ! m’a-t-elle répondue en s’éventant avec son chapeau et souriant en coin.
Bon, bin, j’imagine que j’en ai l’air pour certains, mais la grande majorité n’arrivent pas à me discerner des autres en arrivant… C’est une dame au 6e sens pointu !